En effet, s’il faut lui reconnaître un don, c’est sans aucun doute celui de l’écriture. Une plume même trop singulière pour beaucoup qui, comme il le dit dans Catharsis : “ne captent que la moitié d'(ses) textes plus profonds qu’une poupée russe”. Bref Dooz Kawa est un OVNI dans le rap français : écouter du Dooz Kawa, c’est écouter du Dooz Kawa, non un énième Ill, Nekfeu ou Dany Dan.
Après deux albums solos fignolés à la perfection, Dooz Kawa revient enfin avec cet EP de 5 titres, premier de la tétralogie Narcozik. Il crée ici cinq ambiances totalement différentes, du chant révolutionnaire (Utopistes debout) à la critique sociétale (Les Oies sauvages), du clash (Mr Tosh) à la mélancolie maladive (Le Prince noir, voir ci-dessus). Porté par des productions empruntées à différents styles musicaux, mais surtout par la poésie toujours aussi magnifique de Dooz Kawa, Narcozik #1 ne déçoit donc nullement et nourrit un peu plus la discographie sans fausse note du rappeur.
On touche même au sublime avec Le Prince Noir, plainte désabusée du rêveur sombre et rejeté, enregistré par l’artiste avec une voix cassée qui saisit l’auditeur aux tripes et fait vivre son personnage. Car Dooz Kawa est un interprète fabuleux pour qui chaque morceau est une œuvre d’art.
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