Fin 2019, Doja Cat a sorti un nouveau projet intitulé Hot Pink avec des guests de qualité comme Tyga ou Gucci Mane et a atteint le Top 20 du Billboard 200 albums aux US.
Pourtant, elle fait partie d’une catégorie du Rap sous-estimée et mal reçue actuellement, le “Rap féminin“. Le “Rap féminin” est tellement mis de côté par une grande partie d’amateurs de rap aujourd’hui qu’il en est presque devenu une sous-catégorie, à tort. A croire que les années 90 n’ont jamais connu les pionnières que furent Lady Laistee ou Diam’s en France et Lil’ Kim, Da Brat, Queen Latifah ou encore Salt-N-Pepa et leur célèbre Shoop, aux US.
Aujourd’hui, le milieu féminin du Rap est fort d’artistes solides aux US comme dans le monde. Mais un problème persiste.
Pourquoi le “Rap Féminin” est encore sous-estimé?
Comment avec toute la diversité de rappeuses intergénérationnelles, Bodak Yellow de Cardi B est devenue le premier morceau d’un artiste féminin sans featuring atteignant le top des charts depuis le célèbre Doo Wop de Lauryn Hill en 1988 ?
Cela peut s’expliquer par l’authenticité de la rappeuse du Bronx. Cardi B a su rester elle-même depuis ses premiers pas dans le rap. Elle assume totalement son passé de strip-teaseuse et employée de supermarché et c’est tout à son honneur. Elle cumule aujourd’hui les vues et les récompenses.
Néanmoins, la tâche n’a pas été facile. En effet, pour se faire une place dans ce milieu extrêmement masculin, Cardi comme ses collègues, a certainement dû “travailler deux fois plus que ses homologues masculins pour gagner moitié moins de respect” comme a twitté Nicki Minaj en 2017. C’est en effet la réalité et pas seulement dans le rap.
Mais alors, pourquoi ce manque de prise au sérieux envers les rappeuses ? A cause d’un public qui sexualise sans cesse les artistes comme Iggy, Nicki ou Megan Thee Stallion ?
A cause du fait que ces personnalités introduisent très souvent des textes à caractère sexuel dans leurs morceaux (Cardi dans Motorsport – ‘Ride the d*** like a BMX’, Megan dans Hot Girl – ‘I rode it, a soldier, a hot girl, he want it’) ou de leur tenue jugée trop légère par une grande partie de leur audience?
Vraiment ? Une question que l’on a tous entendu au moins une fois resurgit alors : “Et si c’était un gars ?“. La question de l’outrance ne se pose même plus lorsqu’on entend 21 Savage dans X – ‘I got model b*****s wanna lick me like some candy’ ou G-Eazy dans No Limit – ‘F*ck with G and get some money’.
On ne change pas les mœurs dans un article et ça, plusieurs l’ont compris. MC Lyte, Young M.A. ou Lady Leshurr se sont construites une image plus rude et gangsta aux antipodes de la rappeuse strip-teaseuse. Mais est-ce la solution ? Côté boys, Drake, Snoop Dogg ou Tyla Yaweh nous prouvent qu’il est possible de faire du sale sans hausser le ton.
L’union fait la Force
La solution est-elle la collaboration ? Alors que Nicki Minaj tentait de s’affirmer en tant que “Reine du Hip Hop” en s’attaquant à Remy Ma, la représentante du Bronx, Cardi B, s’allie au duo de Floride, City Girls sur le titre Twerk qui se hisse dans le Hot 100 fort de sa signature avec le collectif d’Atlanta, Quality Control, regroupant notamment Migos, mais aussi des étoiles féminines telles que Stefflon Don ou Megan Thee Stallion.
Le Mot de la Fin
En conclusion, la vraie solution serait d’arrêter de stigmatiser les rappeuses. Rajouter “féminin” ou “femme” crée constamment une discrimination envers ces artistes qui n’ont rien à envier à leurs collègues masculins.
Romain J.
Sources:
Genius
Trap Lore Ross
Mouv
No Comments