Si toi tu crois que l’Art c’est à mourir d’ennui, que c’est forcément des toiles travaillées pendant des heures par des personnes passionnées de culture, d’architecture et de littérature… ou encore que les graffitistes ce sont juste des mecs qui tagguent des murs publics pour s’occuper, alors laisse tes idées préconçues et intéresse toi AU graffitiste américain le plus renommé de tous les temps, et à sa personnalité chaotique.
Et non, l’Art contemporain ce n’est PAS « n’importe quoi ». Ce n’est pas une toile avec des jets de peinture un peu partout « pour faire joli et abstrait ». NON. Jean-Michel Basquiat, c’est plus que tout ça réuni: mélange d’histoire de l’art et de street art.
Connaître Jean-Michel Basquiat, c’est l’alternative aux conversations snob de salons.
JEAN. Jeune.
22 Décembre 1960-12 Août 1988. Jean-Michel est mort à 27ans. Il prétend s’être désintoxiqué au cours d’un voyage à Hawaï, mais fidèle à son addiction, il meurt d’une overdose très peu après.
MICHEL. Multi-ethnique.
Et c’est entre autre à cela que l’on doit l’œuvre de Jean-Michel : son héritage culturel diversifié fut l’une de ses multiples sources d’inspiration, avec un père américano-haïtien et une mère porto-ricaine. Il est également le 1er artiste noir-américain à bénéficier d’une reconnaissance internationale.
Basquiat.
… ou comment laisser tant de questions et de controverses après une vie si courte et en un passage éclair parmi les artistes Pop Art. Entre son œuvre, son ascension fulgurante, ses procédés artistiques (en lien direct avec son addiction aux drogues ?), Jean-Michel nous laisse bouche bée.
Atypique.
La personne de Jean-Michel autant que son parcours et son ascension vers le succès le sont. Ayant mis fin à sa scolarité, il commence par tagguer les murs du métro de New York avec l’un de ses amis et vend des cartes postales contre le billet de banque le plus minuscule pour survivre. Mais à peine 5 ans plus tard, il expose déjà dans des galeries new-yorkaises réputées et arrive à se faire une place parmi les plus grands. (Ses toiles se vendant aujourd’hui des millions de fois plus chères que ses 1ères « cartes postales » !)
SAMO sa signature
ou Jean-Michel avant d’être connu. Il abandonne son pseudonyme (de graffitiste des rues new-yorkaises) en 1982 lors de la grande exposition new-yorkaise qui lança sa carrière ; puis en passant à des médias plus « tradis », il signe souvent de l’empreinte de sa main. La couronne est également un des symboles emblématiques des toiles de l’artiste : il disait que son travail traite de « royauté, héroïsme et rues ».
Questions.
On pourrait s’en poser beaucoup à propos de Jean-Michel, notamment quant à ses procédés artistiques. Est-ce la drogue qui l’aida à réaliser ses œuvres ? Et d’ailleurs, peut-on parler d’ « œuvres artistiques » ou s’agit-il simplement d’un névrosé qui décida d’agiter les esprits ?
Unique.
Ses dessins sont les 1ers du genre, et s’il commence par graffer, il devient ensuite une icône du Pop Art new-yorkais et se lia avec des personnalités telles que Keith Harring (qui lui dédie un tableau en 1988 dénommé A pile of crowns for Basquiat) ou Andy Warhol. Donc pas mal pour un mec qui commence par tagguer des murs new-yorkais. Il dira d’ailleurs de sa carrière : « Mon travail n’a rien à voir avec les graffitis. C’est de la peinture, ça l’a toujours été. J’ai toujours peint. Bien avant que la peinture ne soit à la mode. »
Inimitable.
Ses œuvres paraissent simples à réaliser mais en fait elles sont gorgées de connotations ; dans les autoportraits par exemple, certains éléments externes du visage se mêlent à des représentations abstraites de processus intérieurs. Concrètement, les drogues de Basquiat avaient un effet sur lui évidemment, mais aussi sur sa toile : quand il se représente il peint aussi l’impression qu’il a des effets de la drogue en lui.
Addict.
Aux drogues (plutôt) dures. Et cela se voit dans son travail, Jean-Michel réalisant ses travaux dans un état… qui laissait à désirer. Il n’était pas lui-même au moment où il travaillait et apparemment cela effrayait même ses amis les plus proches. Mais dans un autre état, plus « sain », Jean-Michel aurait-il eu le même talent…
Terrible.
Autant que son parcours artistique est foudroyant, la personnalité de Jean-Michel est effrayante. Avant d’être célèbre, il avait pour habitude de saccager l’intérieur des appartements de ses amis qui le sauvaient de la rue. Il en perdit un bon nombre, à force de repeindre leur intérieur de A à Z ! Si seulement ces derniers avaient su que l’ « enfant terrible » connaîtrait quelques années plus tard un tel succès, ils auraient au moins pu tirer bénéfice de cette mauvaise expérience en revendant leurs biens à des prix exorbitants !
N’oublions pas que si les œuvres de Basquiat semblent si chaotiques, c’est parce qu’il éprouvait un mal-être certain. En se servant de son travail comme moyen d’expression, il nous donne une vision du monde tel qu’il le perçoit, aussi dérangé puisse-t-il paraître. Mais son œuvre reste phare du Pop Art ; et tout le monde se les arrache ! Un exemple récent est celui de Jay-Z, qui a acheté Mecca, une toile de 1982, pour la maudite somme de 4,5 millions de dollars !
No Comments