Nombreux sont ceux qui voient seulement en cet arrondissement un quartier chinois, populaire, dont la seule festivité demeure le nouvel an chinois et où la seule place de culture française n’est autre que la bibliothèque nationale. Ces faits ne peuvent être négligés, mais d’autres doivent être mis en valeur. En effet, la présence de nombreuses tours et d’immeubles de construction récente confère à l’arrondissement un urbanisme original qui permet à de nombreux artistes urbains et grapheurs d’investir les lieux.
Expositions temporaires ou fresques pérennes, le XIIIème recèle d’œuvres urbaines en tout genre :
- On ne peut oublier la monumentale tour Paris 13 où des artistes internationaux étaient venus décorer la totalité d’un immeuble au bord des quais de Seine, avant d’être détruite, emmenant dans sa tombe des chefs d’œuvre du street art. Oui, n’oublions pas que le street art est un art éphémère, rendu intemporel grâce à la photographie bien sûr. Mais vivre l’art urbain et le découvrir derrière des clichés ne procure pas la même sensation, nous vous l’accordons.
- Il y eut de même la nuit blanche 2014 en octobre dernier où le XIIIème était particulièrement au cœur du mouvement urbain. Les halles Freyssinet, par exemple, avant d’être reconverties en pépinières d’entreprise, avaient vu leurs murs décorés par de nombreux street artists tels que Jeff Aerosol ou mademoiselle K.
- Une exposition, plus récente, « Douce France », avait eu lieu dans la mairie du XIIIème en décembre dernier. C215, le street artist auteur de l’exposition, y représentait 80 portraits de personnages historiques qui ont fait la France, sans pour autant la représenter.
Mais ce qui fait la beauté du XIIIème, c’est bien sûr les nombreuses fresques que l’on peut trouver à chaque coin de rue. On peut citer notamment Miss tic, C215, Shepard Fairey, Vhils, Stew et tant d’autres. L’Urbaine, dans sa grande bonté, vous livre ses œuvres préférées. Le site Itinerrance. fr vous propose d’ailleurs une visite en plein air de ces nombreuses fresques.
Remercions l’initiative du maire du XIIIème, Jérôme Coumet, qui permet à ces nombreux projets de voir le jour.
Mais ce qu’il faut noter avec plus d’attention, c’est le rapport politique/Street Art, rapport qui fut des plus intenses dans l’Histoire de l’art. Le street artist remet souvent en cause la politique. Le corps politique essaye toujours de couper les ailes aux grapheurs venant exprimer leur refus de la société sur les toits parisiens. Avec la mairie du XIIIème, une réelle évolution doit être mise en valeur : Jérôme Coumet se bat pour garder certains graphes et en vient même à accueillir des street artists. Et le résultat est des plus intéressants.
Toujours pas convaincu que le XIIIème est une capitale à lui seul ? Allez-y, vous verrez, ça en vaut le détour !
Ecrit par Guillaume Tran.
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