Leif Podhajsky est un artiste et directeur artistique australien. Il travaille pour plusieurs marques et musiciens à travers le monde tels que Sony, Nike, The Horrors, Santigold, Foals ou encore Lykke Li.
Ses thèmes de prédilection sont la nature et l’expérience psychédélique. Son style est unique, souvent composé de jeux de symétrie et d’effets miroirs, mêlant formes et éléments fantasmagoriques ainsi que couleurs ardentes pour créer un effet mystérieux sur le spectateur, presque indéchiffrable.
Grâce à la bienveillante invitation de Hannibal Volkoff, le directeur artistique de la Galerie Hors champs, au vernissage de l’exposition « Synesthesia » de Leif Podhajsky ce 2 septembre dernier, nous avons pu le rencontrer et avoir l’honneur de l’interviewer.
L’Urbaine te fait découvrir cet artiste talentueux et mondialement connu, au travers d’une interview au sujet de sa vie et de son œuvre.
L’Urbaine : Pourriez-vous nous parler un peu de vous, de votre enfance, de vos études ?
Leif Podhajsky : J’ai grandi en Australie, dans un petit village sur la plage, entouré par la forêt et au climat très ensoleillé. Je pense que vivre si proche de la nature a influencé mon travail actuel. Puis j’ai déménagé à Melbourne, où j’ai étudié le design graphique.
L’Urbaine : Pourquoi dites vous que le village où vous avez grandit étant jeune a influencé votre travail actuel ?
Leif Podhajsky : J’ai grandit en pleine nature, dans un climat très marqué à gauche et doublé d’une culture hippie. Mes parents eux mêmes étaient hippies, nous vivions dans un bus dans la forêt. Je pense que cet environnement m’a porté vers l’art. Mais bien sûr, j’aime aussi les grandes villes ! Il est clair que les opportunités y sont plus florissantes, et que c’est là qu’on peut vraiment montrer aux gens notre travail.
L’Urbaine : En quoi consistaient vos premières créations et comment vous êtes vous fait connaître ?
Leif Podhajsky : Au début, je postais certains de mes travaux sur Internet, et j’ai commencé à attirer l’attention. En 2009, on m’a contacté depuis une maison de disque. Ils voulaient que je produise une couverture d’album pour un groupe. C’est la première couverture que j’ai faite, et j’en ai ensuite concues beaucoup d’autres.
L’Urbaine : Nous avons remarqué qu’il y avait très peu de rapport à l’humain dans vos œuvres. Pourquoi ?
Leif Podhajsky : Il est vrai qu’il y a très peu d’éléments humains. Mais je me concentre sur des thèmes assez universels qui peuvent parfois entrer en rapport avec l’humanité dans une certaine mesure. On peut également apercevoir des silhouettes humaines ombragées ou cachées dans certaines de mes œuvres, assez mystérieuses.
L’Urbaine : Quels sont les principaux supports que vous employez ?
Leif Podhajsky : Je travaille principalement sur ordinateur. Je commence par dessiner, puis je scanne mon travail et le modifie digitalement. Il y a donc une confrontation du traditionnel et de la modernité, avec le dessin suivi par l’informatique. J’aime beaucoup cette possibilité qu’on a de créer de nouvelles choses grâce à la technologie. Par exemple, j’adore la musique électro. A ses débuts, les gens étaient sceptiques, ils se disaient que ça n’était pas de la « vraie » musique. Pourtant aujourd’hui, c’est une vraie composante de la culture musicale.
L’Urbaine : Quand vous travaillez sur une œuvre, cherchez vous avant tout à délivrer un message au spectateur, ou à produire quelque chose de beau, tout simplement ?
Leif Podhajsky : Je pense qu’il y a un peu des deux. Avant tout, je pense à concept, une chose que je veux explorer, surtout quand il s’agit de produire une couverture d’album, car il faut saisir l’âme des musiques. Mais même avec mes créations personnelles, c’est la même chose. Je commence par explorer différents concepts, puis je me laisse aller, j’expérimente, et je me libère complètement.
L’Urbaine : Pour finir, quels sont vos projets futurs quant à votre carrière d’artiste ?
Leif Podhajsky : Pour le moment, je vis à Londres. Je voudrais faire plus d’expositions. Je fais aussi du design vestimentaire : je dessine des sweatshirts dont certains sont imprimés avec mes œuvres, et je projette de dessiner des foulards. J’aimerais aussi me lancer dans la musique, et continuer mon travail avec certaines marques. Ca fait beaucoup de choses !
L’Urbaine : Merci pour nous avoir reçus Leif Podhajsky, et bonne chance pour tous vos projets futurs !
Leif Podhajsky : Merci à vous !
A gauche : Hannibal Volkoff, directeur artistique de la Galerie Hors-Champs
Au milieu : l’artiste, Leif Podhajsky. Son site
A droite : Sonia B, Vice présidente de l’Urbaine
Sonia B et Valérian L
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