Tout d’abord en termes de chiffres, Nekfeu signe un démarrage explosif : il bat le record meilleur démarrage de ventes digitales de 2015 – détenu jusque là par Booba avec son album D.U.C – son album solo est certifié disque d’or en moins de 3 semaines et monopolise le top des ventes digitales depuis 1 mois. Son album connaît donc, sans conteste, un succès commercial retentissant.
Ce succès répond parfaitement aux efforts mis en place par Nekfeu et son équipe pour gagner en visibilité petit à petit avant la sortie de Feu, égrenant les clips et freestyles à partir d’avril – à commencer par Egérie puis On verra, jusqu’au 8 juin, date fatidique. On notera également son passage au Grand Journal, son apparition sur On s’en tape, extrait de l’album SUPER de Sneazzy (autre membre de 1995) et sa semaine de Planète Rap sur Skyrock durant laquelle avait lieu un freestyle réunissant chaque soir des rappeurs de qualité.
De plus, FEU marque un tournant dans la carrière du Fennek, jusque là, ses morceaux solos se comptaient sur les doigts d’une main, ce qui explique toute l’attente autour de ce projet : on passe de nombreux freestyles et apparitions à gauche à droite du rappeur à un condensé de son talent en 18 titres.
Mais cela ne s’arrête pas aux chiffres. Le Fennek nous délivre dans cet album un éclectisme, tant en terme de sonorités que de contenu, éclectisme dont on peut déplorer l’absence dans nombre d’albums de rap.
En premier lieu, les ambiances varient énormement au fil de l’album, sans remettre en cause la cohérence du projet. Sur l’ensemble de FEU, Nekfeu fait des allers retours entre rap et chant, remettant en cause les limites supposées jusque là de la musicalité du rap. On pourra aussi ajouter que Nekfeu a fait le choix de ne pas s’arrêter à des sonorités purement hip-hop et a ouvert sa musique a de multiples influences, ce qui peut expliquer pourquoi tant de personnes se retrouvent dans l’art du Fennek.
Secondement, en termes de contenu lyrical, Nekfeu frappe fort. On le savait agile de la plume mais à travers cet album, il montre à quel point il se distingue des autres rappeurs. En effet, deux choses ressortent de l’ensemble encore plus que dans ses autres textes: l’amour de Ken pour la littérature (Le Horla pour Maupassant, Martin Eden pour J. London, Risibles Amours pour Kundera…) et sa volonté humaniste de mettre l’être humain au centre (Être humain, Nique les clones Pt.II…), le tout sublimé par des allusions à la gente féminine ainsi que des techniques d’écritures que Nek a toujours su maîtriser.
On peut donc saluer Nekfeu pour ce projet qui a le mérite de fédérer tant de gens autour d’une ligne artistique de qualité : des sonorités raffinées couronnées de textes musicaux complets.
On pourra seulement déplorer l’absence de certains membres de l’Entourage et de 1995 (Deen Burbigo, Jazzy Bazz, Areno Jaz) sur le projet ainsi que le morceau « La Moue des Morts », sur lequel est invité le $-Crew, morceau qui semble en dessous des autres.
Nekfeu continue d’être partout et, avant de débuter sa tournée nationale pour « FEU », sera en showcase au YOYO le 9 juillet de minuit à cinq heures, accompagné de Sneazzy qui performera lors d’un DJ set.
A cette occasion, l’Urbaine vous fait gagner des places pour cette soirée enflammée : il vous suffit d’envoyer votre nom et numéro de téléphone par e-mail à l’adresse communication@urbaineparis.com. Un tirage au sort aura lieu le jeudi 9 juillet à 14h, les gagnants seront contactés par téléphone.
Article écrit par William, pôle musique.
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